LES BASES DE LA TECHNIQUE DE LA BRODERIE DE MARSEILLE
Petite introduction énervée :
Attention, il y a boutis et BOUTIS !!!
Les "boutis" actuellement vendus dans nos boutiques de déco, catalogues de VPC et autres grandes surfaces ne sont en fait que de simples couvertures matelassées fabriquées grâce à une technique beaucoup plus simple (3 épaisseurs de tissu piquées en même temps) et qui donne beaucoup moins de relief à l’ouvrage.
Il y a là usurpation d’ identité !
Pour réaliser un vrai BOUTIS provençal (ou "Piqûre de Marseille") il vous faut tout d’abord transférer le dessin sur la batiste ou la soie. C'est en général l'étape que les "boutisseuses" apprécient le moins, c'est pourquoi je propose maintenant les kits avec la SOIE PRÉ-DESSINÉE (plus d'infos à ce sujet ICI).
Ensuite il va vous falloir superposer 2 tissus (batiste de coton ou de lin, soie ou percale) puis les piquer ensemble au point avant ou au point de piqûre en suivant le tracé du dessin. C'est points doivent être les plus petits et les plus réguliers que possible. (Pensez pour ce faire à vous munir d'aiguilles à GRANDS CHAS, disponibles ICI, c'est tellement plus facile !)
L'utilisation du tambour à broder est alors fortement conseillée pour obtenir des points réguliers.
Quand l’ouvrage est entièrement piqué, vous pouvez procéder au rembourrage pour donner le relief désiré.
Pour cela, retournez le travail sur l’envers puis, à la base de chaque motif et à l’aide d’un bâtonnet de buis, d’une PINCE A BOUTIS (petite astuce !) ou d’une aiguille, écartez la trame du tissu sans casser les fibres, cela afin d’obtenir un petit trou.
On peut ainsi faire pénétrer les mèches de coton entre les 2 épaisseurs de tissu.
Dès qu’un élément de décors est ainsi mis en relief on peut refermer le trou en replaçant les fils de chaîne et de trame dans leur position initiale à l’aide d’une aiguille et procéder ainsi pour l’ensemble de l’ouvrage qui va devenir un véritable bas-relief textile. Les parties du dessin formant des canaux doivent être remplies à l'aide d'une longue aiguille (15 cm environ).
Personnellement je me suis un peu affranchie de cette technique traditionnelle, notamment en utilisant parfois LA MACHINE A COUDRE, en travaillant sur de la SOIE SAUVAGE DE COULEUR alors que les boutis anciens sont généralement en batiste blanche, en trouvant des thèmes d’inspiration plus variés et plus en adéquation avec les tendances décoratives actuelles et enfin en ne craignant pas de mélanger des techniques et des matériaux différents.
J’ai également utilisé cette technique pour réaliser des BIJOUX dans lesquels je marie soie et pierres semi-précieuses.